Le social : entre mauvaises langues et langue de bois
de Ahmed Nordine Touil In Le Sociographe, 74 (juin 2021), 145 p. Dans un contexte où lintervention sociale et médico-sociale élabore sa propre langue en empruntant à lentreprise ses items (objectifs, résultat, rationalisation, efficacité, contrat, projet, évaluation, etc.), au champ de la santé ses outils (diagnostic, symptôme, intervention, pathologie, prise en charge, etc.), et au management ses paradigmes, questionner la langue apparaît essentiel. Derrière un terme que le langage des professionnels absorbe, des modèles de pensée sinvitent, une manière de façonner la réalité aussi, jusquà la réduire ou lessentialiser. Il y a de fait chez les travailleurs sociaux, une « politique de la langue », et les termes eux-mêmes sinscrivent pour certains dans un schéma performatif : en agissant notamment du simple fait dêtre prononcé. De fait, lexpression mobilisée par les professionnels du champ ne contribuerait-elle pas à induire, voire pervertir, annihiler, altérer la pensée ? Les éléments de langage constitueraient-ils aujourdhui une menace pour lagir professionnel ? De quelle manière dailleurs la langue contribue-t-elle à orienter les manières de penser et dagir ? En quoi les référentiels métiers participent-ils dune forme de déshabillage des curs-métiers propres aux professions de lintervention sociale ? En se dégradant, la langue ne menace-t-elle pas lappréhension objectivée de la réalité ? Les slogans-prototypés « poser le cadre », « être acteur de son projet », « évaluer un accompagnement », etc., nimposent-ils pas des propositions erronées du simple fait de leur répétition ? |
Touil Ahmed Nordine.
« Le social : entre mauvaises langues et langue de bois »
in Le Sociographe, 74 (juin 2021), 145 p.
Titre : | Le social : entre mauvaises langues et langue de bois (2021) |
Auteurs : | Ahmed Nordine Touil, Directeur de publication |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Le Sociographe (74, juin 2021) |
Article : | 145 p. |
Index. décimale : | 36.08 (Travailleurs sociaux) |
Descripteurs : |
Motbis action sociale / discours / métier : secteur social / travailleur social / vocabulaire |
Résumé : |
Dans un contexte où lintervention sociale et médico-sociale élabore sa propre langue en empruntant à lentreprise ses items (objectifs, résultat, rationalisation, efficacité, contrat, projet, évaluation, etc.), au champ de la santé ses outils (diagnostic, symptôme, intervention, pathologie, prise en charge, etc.), et au management ses paradigmes, questionner la langue apparaît essentiel. Derrière un terme que le langage des professionnels absorbe, des modèles de pensée sinvitent, une manière de façonner la réalité aussi, jusquà la réduire ou lessentialiser. Il y a de fait chez les travailleurs sociaux, une « politique de la langue », et les termes eux-mêmes sinscrivent pour certains dans un schéma performatif : en agissant notamment du simple fait dêtre prononcé.
De fait, lexpression mobilisée par les professionnels du champ ne contribuerait-elle pas à induire, voire pervertir, annihiler, altérer la pensée ? Les éléments de langage constitueraient-ils aujourdhui une menace pour lagir professionnel ? De quelle manière dailleurs la langue contribue-t-elle à orienter les manières de penser et dagir ? En quoi les référentiels métiers participent-ils dune forme de déshabillage des curs-métiers propres aux professions de lintervention sociale ? En se dégradant, la langue ne menace-t-elle pas lappréhension objectivée de la réalité ? Les slogans-prototypés « poser le cadre », « être acteur de son projet », « évaluer un accompagnement », etc., nimposent-ils pas des propositions erronées du simple fait de leur répétition ? |
Nature du document : | documentaire |
Date de création : | 03/10/2024 |
Exemplaires (1)
Cote | Section | Localisation | Code-barres | Disponibilité |
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36.08 SOC | Action sociale | C.D.R. | 030663 | Disponible |