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Moitié-Moitié : Psychogénéalogie du métissage
de Françoise Gouhier
L'Harmattan, 2008, 229 p.
C'est au moment de la conquête des Amériques que les métis sont apparus en tant que sujet démographique. Sujet mais non sujets car ils n'existaient pas au regard du droit. Illégitimes, ils traînaient dans leurs gènes les figures emmêlées de l'esclave sans identité et du colon sans morale, du faible et du fort, de la victime et du soldat triomphant. Imprégnés par l'histoire du monde, points de rencontre de trajectoires radicales de pouvoir, de génocides, de colonisation et d'acculturation, les métis peinent à tisser leur histoire d'individu. Différents de leur père, différents de leur mère, ils sont dans leur famille comme une page blanche où la mémoire manque, faute d'avoir été racontée. N'est-ce pas pour cela d'ailleurs qu'ils ont été conçus, pour incarner la rupture avec le passé, l'impératif d'un renouveau ? Vingt-deux métis parlent ici de ce qu'ils savent et de ce qu'ils voudraient savoir, de ce qui les soutient et de ce qui les divise, en deux moitiés délicates à rassembler. Ces métis autoproclamés, si désireux d'échapper aux définitions convenues, si prestes à éviter toute tentative de ghetto, s'interrogent sur leurs racines coupées et tentent de renouer le fil de leur appartenance.
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