La Shoah - sélections de livres
Cette sélection comporte des livres documentaires et des fictions (romans, bandes dessinées et romans graphiques) ainsi que des témoignages.
Toute la sélection :
Les 100 mots de la Shoah
de Tal Bruttmann, Christophe Tarricone
3è édition. PUF, 2020, 125 p. (Que sais-je ? ; 4031)
Ces 100 mots de la Shoah ont pour but non seulement déclairer certains aspects historiques, de préciser des notions et de faire le point sur lhistoriographie, mais aussi de présenter des exemples concrets (pays, lieux) en abordant des personnes (bourreaux comme victimes) et des uvres (témoignages comme fictions).
146298
de Rachel Corenblit
Talents Hauts, 2015, 57 p
"La fille met des gants. Elle applique la feuille, appuie dessus avec le plat de sa main et la retire lentement. Je regarde. Mon avant-bras. C'est là. Le motif apparaît. Les chiffres. La succession froide que je connais par coeur. Ce que ce tatouage va révéler a toujours existé." 146298. Une suite de chiffres tatoués sur le bras de sa grand-mère. Elle les a vus toute sa vie sans leur donner plus de sens.
Puis un jour, elle comprend. Les vies de la jeune fille et de la vieille femme se croisent alors, s'entremêlent pour se mettre au diapason.
A 19 ans, j'étais à Buchenwald 1943-1945
de Xavier Comte
Ville de Rennes, 2005, 87 p.
Xavier Comte a 17 ans en 1940 lorsque l'Allemagne nazie envahit l'Europe. Etudiant en médecine à Rennes, il sera arrêté le 8 mai 1943 pour actes de résistance, détenu dans un premier temps à Compiègne, puis à Buchenwald et son cortège d'atrocités.
Revenu de l'enfer, il a tenu à nous laisser le récit de sa déportation.
3 minutes pour comprendre 50 évènements clés de la seconde guerre mondiale : L'Occupation, la Shoah, l'opération Barbarossa, la bataille d'El-Alamein, le débarquement de Normandie, la conférence de Yalta...
de Benoît Rondeau
Le Courrier du Livre, 2021, 149 p. (3 minutes pour comprendre)
Comment s'est produite la montée en puissance du nazisme ? Qui sont ces officiers entrés dans la légende comme Erwin Rommel ou George Patton ? Comment se sont déroulées les célèbres batailles de Stalingrad, d'El-Alamein ou de Normandie ? La Seconde Guerre mondiale représente la plus grande catastrophe humaine, par l'ampleur des destructions et du nombre de victimes. Ces tristes records s'accompagnent d'un déferlement de haine sans pareil, qui culmine avec le drame de la Shoah.
Dans cet ouvrage, l'historien Benoît Rondeau relate avec clarté et précision les principaux événements qui ont jalonné ce conflit, en se fondant sur des documents anciens comme sur des archives inédites. En plus des récits des campagnes et des batailles, il nous livre maints témoignages et anecdotes pour offrir une vision globale et vivante du conflit. Aucun lieu n'est négligé, ce qui est l'occasion de découvrir, entre autres, les opérations menées en Asie-Pacifique ou encore en Méditerranée.
L'auteur aborde également l'importante production artistique inspirée par cette guerre, que ce soit dans la littérature, au cinéma ou au théâtre. L'histoire de la Seconde Guerre mondiale se heurte encore à des lacunes et à des clichés qui ont la vie dure. Ce livre contribue à y remédier.
Adieu Birkenau
de Ginette Kolinka, Jean-David Morvan, Victor Matet
Albin Michel, 2023, 97 p.
En avril 1944, à 19 ans Ginette Kolinka est déportée au camp d'extermination Auschwitz II-Birkenau. Elle n'en parle pas durant 50 ans, avant d'accepter d'être filmée pour la "Shoah Foundation", que Steven Spielberg vient de créer. À la grande surprise de la septuagénaire, les souvenirs enfouis rejaillissent. Elle se lance à corps perdu dans le témoignage.
En octobre 2020, à 95 ans, elle permet à Victor Matet et Jean-David Morvan de l'accompagner lors d'un de ses voyages de groupe en Pologne, à l'issue duquel elle décide de ne plus jamais revenir.
Dans cet album bouleversant mis en images avec pudeur et puissance par Efa, Cesc et Roger, elle fait le point entre son premier et son dernier passage dans " le plus grand cimetière du monde " avec ce mélange unique de force, d'humour et d'espoir qui la caractérise.
Ainsi fut Auschwitz : Témoignages 1945-1986
de Primo Levi, Léonardo de Benedetti
Les Belles Lettres, 2019, 355 p. (Pocket)
Les vérités les plus précises et les plus terribles, tant elles sont précises sur la machine dextermination. Quarante ans de témoignages, en grande partie inédits, d'une importance historique essentielle.
Des recherches entamées très tôt par Primo Levi sur le destin de ses compagnons à la déposition pour le procès Eichmann, en passant par la « lettre à la fille dun fasciste qui demande la vérité » et les articles parus dans des quotidiens et des revues spécialisées, Ainsi fut Auschwitz est une mosaïque de souvenirs et de réflexions critiques dune valeur historique et morale inestimable.
L'ami retrouvé
de Fred Uhlman
2015, 121 p
«Je ne puis me rappeler exactement le jour où je décidai qu'il fallait que Conrad devînt mon ami, mais je ne doutais pas qu'il le deviendrait. Jusqu'à son arrivée, j'avais été sans ami. Il n'y avait pas, dans ma classe, un seul garçon qui répondît à mon romanesque idéal de l'amitié, pas un seul que j'admirais réellement, pour qui j'aurais volontiers donné ma vie et qui eût compris mon exigence d'une confiance, d'une abnégation et d'un loyalisme absolus.»
Après la rafle
de Arnaud Delalande, Joseph Weismann
les Arènes BD, 2022, 123 p.
Jo Weismann, un destin : l'un des derniers rescapés de la rafle du Vel' d'Hiv. Le 16 juillet 1942, les autorités de Vichy procèdent à une rafle de familles juives parisiennes. Joseph et les siens sont conduits au Vélodrome d'Hiver, puis en wagons à bestiaux jusque dans le camp de transit de Beaune -la-Rolande. Transit... Vers où ? Un matin, on arrache à Jo ses parents et ses deux soeurs, qui sont déportés à Auschwitz.
A Beaune -la- Rolande, une autre guerre a commencé : celle d'un enfant de 11 ans perdu dans un camp d'orphelins. Joseph est jeune, mais il sent, comprend. Il monte un plan d'évasion avec un autre enfant : Joseph Kogan. Ensemble, ils se glissent sous 15 mètres de barbelés qu'ils "détricotent" à mains nues, durant 6 heures d'affilée. Une fois extirpés des barbelés, ils courront pour leur liberté, dans un monde devenu cauchemar.
Ils se retrouveront des années après leur évasion, pour tenter de mettre du baume sur leurs souvenirs... Depuis, Joseph Weismann, 90 ans aujourd'hui, participe à des conférences, des colloques, des débats, des films. Et il raconte. Sa guerre à lui ne s'est jamais vraiment achevée. Mais nous sommes tous les héritiers de sa douleur et de ses espérances.
L'Atelier
de Jean-Claude Grumberg
Actes sud, 2022, 191 p. (Les Ateliers)
« Ma sur aussi ils lont prise en 43 Elle est revenue ? Non » Dans un atelier de confection, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cohabitent ceux que le nazisme a frappés de plein fouet et ceux quil a épargnés. À la parole dévorante ou interdite des uns, répond lagitation des autres, entre restrictions alimentaires et joies de la Libération.
À travers une galerie de personnages attachants, Jean-Claude Grumberg restitue le quotidien de 1945 à 1952.
Auschwitz-Birkenau : Histoire et présent
Muzeum Auschwitz-Birkenau, 2013, 31 p.
Au sommaire :
-Avant Auschwitz
-Auschwitz 1940-1945. Historique du camp
-Création du lieu de mémoire et du musée d'Auschwitz-Birkenau
-Activités du musée
-Expositions et commémoration
-Action éducative
-visite de l'ancien camp d'extermination
-Historique du camp d'Auswitz-Chronologie
Auschwitz-Birkenau : histoire et présentAdobe Acrobat PDF
Beate et Serge Klarsfeld : Un combat contre l'oubli
de Pascal Bresson, Sylvain Dorange
La boîte à Bulles, 2020, 198 p.
"Si les Allemands nous arrêtent, moi, je survivrai parce que je suis fort mais pas vous" . Ces paroles, prononcées en 1943 par son père, assassiné à Auschwitz, Serge Klarsfeld ne les oubliera jamais. Après la guerre, il se marie à Beate, une jeune allemande installée à Paris. Ensemble, ils se font la promesse d'obtenir la mise à l'écart de la vie politique allemande de tous les anciens nazis, puis d'obtenir le jugement et la condamnation des principaux responsables nazis de la déportation, notamment ceux ayant sévi en France. Distribution de tracts, manifestations, tentatives d'enlèvements, la "méthode Klarsfeld" prouve leur obstination à débusquer les anciens criminels de guerre qui vivent paisiblement en toute impunité alors que, durant la guerre, ils occupaient des postes officiels, soit comme gradé nazi avec Lischka, Hagen, ou Barbie soit en tant que collaborateurs français comme Papon, Bousquet ou Touvier...
La bibliothécaire d'Auschwitz
de Salva Rubio, Antonio G. Iturbe
Rue de Sèvres, 2022, 127 p.
Edita Adlerova est une adolescente passionnée de lecture qui vit à Prague dans les années 1930. Quand les nazis envahissent la ville, tous les membres de sa famille, parce qu'ils sont juifs, doivent porter l'étoile jaune. Puis ils sont déportés pour être internés dans le camp d'Auschwitz-Birkenau. Au milieu de cette horreur, Dita est parquée au Block BIIb dans lequel les familles ne sont pas séparées, et où chacun peut conserver ses vêtements sur le dos et ses cheveux sur la tête.
Quand le charismatique Fredy Hirsch, leader du Block, lui propose de récupérer les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens du camp, elle accepte... Au péril de sa vie, Dita prend des risques inouïs pour cacher et protéger ce trésor et devenir la bibliothécaire d'Auschwitz.
Le bracelet
de Andrea Maria Schenkel
Actes sud, 2018, 390 p.
Avec ce beau roman d'un mariage fondé sur des mensonges, Andrea Maria Schenkel emmène le lecteur pour un émouvant périple à travers le vingtième siècle, du Munich des années 1930 au Brooklyn d'après-guerre, en passant par le Shanghai des années noires du second conflit mondial.
Le Camp des enfants : Roman basé sur l'histoire vraie du terrible bloc 31
de Otto B. Kraus
City, 2021, 358 p. (Poche)
Jour après jour, Alex tente de survivre dans le camp d'Auschwitz où il est prisonnier. Survivre au manque de nourriture, au froid, aux humiliations, à l'absence d'espoir. Pourtant, malgré les risques, le jeune homme a décidé de défier ses bourreaux : en secret, il fait la classe aux enfants du Bloc 31. Poésie, mathématiques, dessin... Ces leçons ne sont qu'un petit geste, mais témoignent du courage et de la résistance d'Alex. C'est aussi sa manière de protéger ses petits élèves de la terrible réalité du camp. Mais enseigner aux enfants n'est pas la seule activité interdite à laquelle Alex se livre... Il écrit aussi un journal dans lequel il raconte les minuscules moments de joie qui font oublier le cauchemar du quotidien.
Ceux du Chambon 1939 1944 : L'histoire vraie de deux frères sauvés par les Justes
de Matz
Steinkis, 2021, 126 p.
" Le souvenir du Juste restera pour toujours ". Eté 1939, la famille Weil passe des vacances joyeuses dans le Morvan, au lac des Settons. " Mais les vacances s'étaient mal terminées. Le 3 septembre, la France et l'Angleterre avaient déclaré la guerre à l'Allemagne. J'avais trois ans : j'étais trop petit pour comprendre ce qu'il se passait vraiment et ce que cela signifiait, pour nous et pour le monde, je ne savais pas qui était Adolf Hitler et ce qu'il voulait faire, mais je voyais bien que mes parents étaient très soucieux...
" Maurice, le père de famille retourne travailler à Lille, tandis que Denise emmène les garçons, Etienne et Philippe au Chambon sur Lignon, où, paraît-il les enfants seront en sécurité...
Charlotte
de David Foenkinos
Gallimard, 2014, 253 p. (Folio)
Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une uvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : "C'est toute ma vie". Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.
Choisir la paix : 33 contes et proverbes des 4 coins du monde
de Margaret Read MacDonald
GRAD (Groupe de Réalisation et d'Animations pour le Développement), 2003, 124 p. : ill.
Le devoir de mémoire : Entretien avec Anna Bravo et Federico Cereja
de Primo Levi
Mille et une nuits, 2000, 95 p.
Le Devoir de Mémoire reprend un entretien de¨Primo Levi avec deux historiens, Anna Bravo et Federico Cereja. Cette rencontre a été faite dans le cadre d'une recherche sur la mémoire de la déportation. Primo Levi reprend en l'élargissant le thème des comportements en vigueur dans les camps nazis. Il insiste sur la différence entre l'oeuvre du témoin et celle de l'écrivain.
L'Ecriture ou la vie
de Jorge Semprun
Gallimard, 397 p. (Folio)
Déporté à Buchenwald, Jorge Semprun est libéré par les troupes de Patton, le 11 avril 1945. L'étudiant du lycée Henri lV, le lauréat du concours général de philosophie, le jeune poète qui connaît déjà tous les intellectuels parisiens découvre à Buchenwald ce qui n'est pas donné à ceux qui n'ont pas connu les camps : vivre sa mort. Un temps, il va croire qu'on peu exorciser la mort par l'écriture. Mais écrire renvoie à la mort. Pour s'arracher à ce cercle vicieux, il sera aidé par une femme, bien sûr, et peut-être par un objet très prosaïque : le parapluie de Bakounine, conservé à Locarno. Dans ce tourbillon de la mémoire, mille scènes, mille histoires rendent ce livre sur la mort extrêmement vivant. Semprun aurait pu se contenter d'écrire des souvenirs, ou un document. Mais il a composé une oeuvre d'art, où l'on n'oublie jamais que Weimar, la petite ville de Goethe, n'est qu'à quelques pas de Buchenwald.
Elle s'appelait Sarah
de Tatiana de Rosnay
Héloïse d'Ormesson, 2007, 141 p. (Livre de poche)
Lorsque la police française fait irruption dans leur appartement en pleine nuit, Sarah enferme son petit frère dans un placard et emporte la clé, persuadée qu'elle reviendra le libérer très vite. Mais elle fait partie des milliers de juifs arrêtés lors de la rafle du Vel d'Hiv en juillet 1942.
Soixante ans plus tard, Julia Jarmond, journaliste d'investigation, retrouve sa trace. Dès lors, le visage de la petite fille ne la quitte plus. Contre l'avis de son mari dont la famille cache un terrible secret , elle veut à tout prix savoir ce qu'il lui est arrivé. La petite Sarah a-t-elle survécu ? Vit-elle peut-être encore ?
L'enfant cachée
de Loïc Dauvillier, Marc Lizano
Le Lombard, 2012, 78 p
Dounia est maintenant grand-mère. Son enfance est souvent au coeur de ses pensées. Ce soir, sa petite-fille Elsa ne va pas lui laisser le choix. Dounia va devoir tout lui raconter.Absolument tout ! Ses amis, l'école, ses voisins, son papa, sa maman...Et aussi le port de l'étoile jaune, la rafle, les délations... et sa vie d'enfant cachée, qui n'échappa à la rafle du V el d'Hiv que grâce à la complicité de ses voisins, emblématiques de ceux que l'Histoire retiendra sous le nom de « justes ».
L'enfant de Noé
de Eric-Emmanuel Schmitt
Albin Michel, 2004, 188 p.
1942. Les rafles commencent. André, parce quil est juif, se trouve confié à des inconnus qui lobligent à travestir la vérité. Virtuose du mensonge comme tous les enfants cachés, il apprend à taire son nom, son histoire, ses sentiments.
Dissimulé dans un pensionnat catholique, il va grandir auprès dun prêtre, le père Pons, un homme simple qui est cependant habité par la folie des justes. Sous son église, dans la crypte, le père Pons a aménagé une synagogue secrète. La nuit, il y étudie la Torah, la Kabbale, les textes des rabbins et il y collectionne les objets de culte. Dans un univers en apparence chrétien, il sattache à faire survivre la culture juive pour la transmettre à ces enfants sauvés afin quils ne perdent pas leur identité.
Tel Noé pendant le déluge, il a décidé de sauver lhumanité. Malgré elle. Contre elle.
Quadviendra-t-il dAndré et de tous ces enfants de Noé pendant la guerre ? Et surtout que deviendront-ils, une fois la paix revenue, avec cette double identité : juifs et chrétiens ?
Etoile errante
de Jean-Marie Gustave Le Clezio
Gallimard, 1992, 339 p. (Nrf)
Pendant l'été 1943, dans un petit village de l'arrière-pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre : adolescente jusqu'alors sereine, elle va connaître la peur, l'humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Une fois la guerre terminée, Esther décide avec sa mère de rejoindre le jeune État d'Israël. Au cours du voyage, sur un bateau surpeuplé, secoué par les tempêtes, harcelé par les autorités, elle découvrira la force de la prière et de la religion. Mais la Terre promise ne lui apportera pas la paix : c'est en arrivant qu'elle fait la rencontre, fugitive et brûlante comme un rêve, de Nejma, qui quitte son pays avec les colonnes de Palestiniens en direction des camps de réfugiés. Esther et Nejma, la Juive et la Palestinienne, ne se rencontreront plus. Elles n'auront échangé qu'un regard, et leurs noms. Mais, dans leurs exils respectifs, elles ne cesseront plus de penser l'une à l'autre. Séparées par la guerre, elles crient ensemble contre la guerre. Comme dans Onitsha, avec lequel il forme un diptyque, on retrouve dans Étoile errante le récit d'un voyage vers la conscience de soi. Tant que le mal existera, tant que des enfants continueront d'être captifs de la guerre, tant que l'idée de la nécessité de la violence ne sera pas rejetée, Esther et Nejma resteront des étoiles errantes.
Le garçon au pyjama rayé
de John Boyne
Gallimard Jeunesse, 2007, 202 p. (Folio junior)
Il s'agit de l'histoire du jeune Bruno que sa curiosité va mener à une rencontre de l'autre côté d'une étrange barrière. Une de ces barrières qui séparent les hommes et qui ne devraient pas exister.
Bruno et sa sur, Gretel, doivent quitter Berlin, où ils ont une vie très agréable, pour Hoche-Vite où leur père a été nommé. Bruno a du mal à se faire à cette nouvelle vie. Sa seule distraction est de regarder par la fenêtre de sa chambre d'où il aperçoit un drôle de paysage : des rouleaux de fil de fer barbelé, des baraquements, des gens en pyjama rayé et des soldats... Un jour, il décide de partir en exploration. Il fait alors la connaissance d'un garçon de son âge. Très rapidement, malgré le grillage qui les sépare, une amitié s'instaure entre eux.
Ils ont surgi de la nuit : Quand les objets des victimes des camps nazis sont restitués à leurs familles
de Elise Karlin
Editions de l'Observatoire, 2023, 221p.
Dans un récit captivant où Histoire et secrets familiaux s'entremêlent, Elise Karlin dévoile le récit méconnue des Archives Arolsen, une organisation créée après la Seconde Guerre mondiale pour retrouver les traces des millions de personnes disparues, déplacées ou forcées à travailler pour l'Allemagne nazie. Après une enquête de plusieurs années, la journaliste Elise Karlin raconte dans des pages bouleversantes le travail de restitution des objets personnels des déportés, oubliés dans des cartons pendant un demi-siècle.
Elle narre ainsi ses rencontres avec les familles touchées par ces découvertes, des vies brisées et des destins éclaircis grâce au travail acharné de la directrice des Archives, Nathalie Letierce-Liebig, et de toute son équipe. Ce livre est le récit d'une quête de vérité, d'un travail contre l'oubli et d'un hommage à ceux dont les existences ont failli disparaître à jamais.
Inconnu à cette adresse
de Kressmann Taylor
Flammarion, 2017, 131 p. (Etonnants classiques)
Une longue et solide complicité unit Max et Martin, deux associés marchands d'art. En 1932, Martin retourne vivre en Allemagne, tandis que Max, juif américain, demeure en Californie. « Je crois que Hitler est bon pour le pays, mais je n'en suis pas sûr », lui confie bientôt Martin.
Un sombre pressentiment envahit Max à mesure que son compagnon espace leur correspondance. L'Histoire aura-t-elle raison de leur amitié ?
Jan Karski
de Yannick Haenel
Gallimard, 2009, 186 p.
Varsovie, 1942. La Pologne est dévastée par les nazis et les Soviétiques. Jan Karski est un messager de la Résistance polonaise auprès du gouvernement en exil à Londres. Il rencontre deux hommes qui le font entrer clandestinement dans le ghetto, afin qu'il dise aux Alliés ce qu'il a vu, et qu'il les prévienne que les Juifs d'Europe sont en train d'être exterminés. Jan Karski traverse l'Europe en guerre, alerte les Anglais, et rencontre le président Roosevelt en Amérique. Trente-cinq ans plus tard, il raconte sa mission de l'époque dans Shoah, le grand film de Claude Lanzmann. Mais pourquoi les Alliés ont-ils laissé faire l'extermination des Juifs d'Europe ? Ce livre, avec les moyens du documentaire, puis de la fiction, raconte la vie de cet aventurier qui fut aussi un Juste.
Jan Karski : L'homme qui a découvert l'Holocauste
de Marco Rizzo, Lelio Bonaccorso
Steinkis, 2014, 147 p.
« Monsieur, je nai pas dit que ce jeune homme mentait. Jai dit que je suis incapable de le croire. Ce nest pas la même chose. »
1939. Jan Kozielewski, jeune Polonais de bonne famille, catholique, est happé par la guerre. Sous le nom de Jan Karski, il devient un agent de la résistance.
Sa mission : sintroduire au cur du ghetto de Varsovie puis dans un camp dextermination et transmettre son rapport au Président des États-Unis.
Je me suis évadé d'Auswitz
de Rudolf Vrba, Avev Alan Bestic
Editions ramsay, 2004, 409 p. (J'ai lu)
« Un million de Hongrois vont mourir, Auschwitz est prêt à les recevoir. Mais si vous les prévenez maintenant ils se révolteront. Ils n'iront pas dans les fours. Votre tour viendra aussi. Aujourd'hui c'est celui des Hongrois. Il faut les avertir le plus vite possible. » Voici le récit effrayant d'un homme qui a passé près de deux ans dans le camp d'extermination d'Auschwitz. Le 14 avril 1944, Rudolf Vrba et son ami Fred Wetzler parviennent à s'enfuir, et le 25 avril ils remettent leur « Rapport sur les camps de concentration d'Auschwitz, Birkenau et Maïdanek ». Celui-ci est immédiatement transmis au chef de la communauté juive de Hongrie. En vain : quatre cent mille juifs hongrois seront assassinés. Une chronique méticuleuse de la vie quotidienne au cur de cet enfer, avec l'espoir insensé de s'échapper pour pouvoir témoigner, et faire cesser le massacre.
Je ne lui ai pas dit au revoir : des enfants de déportés parlent
de Claudine Vegh, Bruno Bettelheim
Gallimard, 1979, 210 p. (Folio)
"Si j'avais pu oublier totalement le passé, peut-être j'aurais pu vivre comme les autres, être heureux de ce que j'ai, et ne plus penser à ce que je n'ai plus. Je n'ai pas de photos de mes parents, je n'ai pas leur dernière lettre ; je n'ai pas de tombe où me recueillir. Un seul document : "Disparus... Auschwitz 1943.""Ainsi s'exprime un de ceux qui ont accepté de s'entretenir avec Claudine Vegh. Tous sont des orphelins juifs dont les parents sont morts dans les camps. À cette époque, ils avaient entre cinq et treize ans....
Je suis née à Bergen-Belsen
de Yvonne Salamon, Frédérique Agnès
Plon, 2020, 144 p.
Naître dans un camp de la mort. A Bergen-Belsen, en Allemagne. Et, malgré les nazis, la famine, la crasse et les maladies, y survivre six longs mois. Avec, à côté de soi, des dizaines de milliers de déportés exterminés. Tel est le destin incroyable qu'Yvonne Salomon raconte dans ce livre. Un ouvrage où elle décrit aussi celui de sa mère, Hélène. Polonaise immigrée en France, agent de liaison dans la Résistance arrêtée par la Milice le 10 février 1944.
Une mère torturée, emprisonnée puis déportée, enceinte donc. Je suis née à Bergen-Belsen retrace la vie extraordinaire de ces femmes. Un récit à deux voix où Hélène livre un témoignage puissant tandis qu'Yvonne questionne l'Histoire, son identité, allant jusqu'à dévoiler d'incroyables secrets familiaux. Cet ouvrage aussi intense que bouleversant révèle ce qu'il y a de plus terrible et contrasté dans l'être humain : sa barbarie comme son humanité.
Je veux consoler Dieu : Etty Hillesum
de Odile Haumonté
Pierre Téqui, 2014, 133 p. (Les Sentinelles)
« Mon Dieu, prenez-moi par la main, je vous suivrai bravement... »
La jeune fille qui prie ainsi est hollandaise et juive. Fragile et mal dans sa peau, Etty Hillesum deviendra pourtant, selon les mots du pape Benoît XVI, un « témoin de la foi » : au départ loin de Dieu, dit-il, elle le découvre peu à peu caché au plus profond d'elle-même et, « dans sa vie dispersée, elle le retrouve précisément au milieu de la grande tragédie de la Shoah ». Transfigurée par la foi, Etty devient capable d'aimer en vérité.
L'épreuve révèle sa force intérieure : elle aurait pu fuir son pays, elle choisit de rester avec sa famille et de se mettre au service des réfugiés du camp de Westerborck. Déportée, Etty écrit qu'elle veut être un « baume sur tant de plaies ». Quand Dieu est accusé de laisser le mal nazi envahir le monde, elle répond qu'elle veut consoler le Cur de Dieu, lui aussi persécuté dans ses frères souffrants...
Un itinéraire de foi vers la lumière et la compassion.
Une jeunesse au temps de la Shoah : Extraits d'"Une vie"
de Simone Veil
Livre de Poche, 2022, 181 p
Cette édition pédagogique regroupe les quatre premiers chapitres d'Une vie et couvre la période 1927-1954. Ce que Simone Veil a vécu durant ces années - où elle passa d'une enfance protégée à l'horreur des camps de concentration, puis retourna à la "vie normale" -, sans pouvoir partager son expérience avec ceux qui ne l'avaient pas connue, s'inscrit dans le nécessaire devoir de mémoire des jeunes générations.
Source de réflexions, son sobre récit est également une leçon de courage et d'espoir.
Le journal d'Anne Frank
de Anne Frank
Calmann-Lévy, 2017, 358 p. (Livre de poche)
Anne Frank est une jeune fille juive qui pendant la Seconde Guerre mondiale a dû entrer dans la clandestinité afin d'échapper aux nazis. Peu avant d'entrer dans la clandestinité, Anne reçoit pour son anniversaire un cahier dans lequel elle tiendra son journal. Elle se met aussitôt à écrire, elle parle non seulement des événements qui se déroulent dans l'Annexe mais aussi beaucoup d'elle-même.
Le journal d'Anne Frank
de Ari Folman, David Polonsky
Calmann-Lévy, 2017, 148 p.
Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu'en 1942, malgré la guerre.
Le 6 juillet 1942, les Frank s'installent clandestinement dans « l'Annexe » de l'immeuble du 263, Prinsengracht, où Anne écrit son journal. Le 4 août 1944, la famille est arrêtée vraisemblablement sur dénonciation. Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sur Margot.
Kinderzimmer
de Valentine Goby
Actes sud, 2013, 223 p. (Babel)
En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plusieurs dizaines de milliers de détenues. Mila a vingt-deux ans quand elle arrive à l'entrée du camp. Autour d'elle, quatre cents visages apeurés. Dans les baraquements, chacune de ces femmes va devoir trouver l'énergie de survivre, au très profond d'elle-même, puiser chaque jour la force d'imaginer demain.
Et Mila est enceinte mais elle ne sait pas si ça compte, ni de quelle façon.
Lebensborn
de Isabelle Maroger
Bayard, 2024, 216 p.
Un matin quelle se promène avec son fils, bébé, Isabelle Maroger se fait interpeller par une femme qui la complimente pour ce bel enfant blond aux yeux bleus et ajoute « ça devient rare comme race » Un choc pour Isabelle, qui réalise quil est temps pour elle de raconter son histoire. Car si elle est, elle aussi, grande, blonde et aux yeux bleus, cest parce quelle est à moitié norvégienne. Sa mère est née, pendant la guerre, dans un Lebensborn, ces maternités mises en place par les nazis pour produire à la chaîne de bons petits aryens.
Il y avait deux programme nazis secrets : le premier avait pour but d'exterminer les juifs dans des camps, le second de faire naître des aryens dans des maternités.
Lever de rideau sur Terezin
de Christophe Lambert
Bayard Jeunesse, 2016
Depuis les premières lois anti-Juifs du régime de Vichy, le dramaturge à succès Victor Steiner se terre dans un petit appartement parisien. Mais un soir, la passion du théâtre est la plus forte : il sort de sa cachette pour assister à la première du Soulier de satin à la Comédie française, et au retour il est arrêté par la police. Quelques jours plus tard, il embarque dans un train à bestiaux. Steiner sera déporté dans le camp de Terezin, celui où sont parqués les Juifs "importants" : artistes, intellectuels, hommes politiques, savants... A première vue, Terezin a tout d'une gentille ville tchécoslovaque : d'élégantes fortifications, des trottoirs bien propres, des parcs et même une église. Mais ses murs cachent la même violence que les barbelés de n'importe quel autre camp. Une histoire ou se mêlent l'art, la guerre, et un subtil vent de liberté.
Le Lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux
de Martha Hall Kelly
Charleston, 2018, 573 p.
À New York, Caroline Ferriday travaille au consulat français. Mais lorsque les armées hitlériennes envahissent la Pologne en septembre 1939, c'est tout son quotidien qui va être bouleversé.
De l'autre côté de l'océan, Kasia Kuzmerick, une adolescente polonaise, renonce à son enfance pour rejoindre la Résistance. Mais la moindre erreur peut être fatale.
Quant à l'ambitieuse Herta Oberheuser, médecin allemand, la proposition que lui fait le gouvernement SS va lui permettre de montrer enfin toutes ses capacités. Mais une fois embauchée, elle va se retrouver sous la domination des hommes...
Les vies de ces trois femmes seront liées à jamais lorsque Kasia est envoyée à Ravensbrück, le tristement célèbre camp de concentration pour femmes. À travers les continents, de New York à Paris, de l'Allemagne à la Pologne, Caroline et Kasia vont tout tenter pour que l'Histoire n'oublie jamais les atrocités commises.
La liste de Schindler
de Thomas Keneally
Robert Laffont, 2019, 530 p. (Pavillons poche)
Thomas Keneally a reconstitué l'histoire du très charismatique Oskar Schindler, jeune industriel allemand qui dirigeait une usine rattachée à un camp de concentration dans le Reich de la Seconde Guerre mondiale. En réalité, il consacrait son temps à arracher des centaines de Juifs à ses compatriotes nazis grâce à ses relations parmi les SS et à sa fortune qu'il dilapidait en pots-de-vin. Son usine, qu'il finit par transformer en camp de travail, était comme un havre de paix pour les prisonniers qu'il avait sauvés d'une mort atroce sous le joug de leurs geôliers ou dans les salles de douche d'Auschwitz.
La « liste » recensait les ouvriers juifs qu'il comptait faire transférer de Pologne en Tchécoslovaquie au moment où les SS, voyant la défaite approcher, fermaient les camps de concentration pour exterminer la totalité des prisonniers qui avaient survécu à cet enfer. Keneally a rencontré les survivants de cette liste.
Le livre de mémoire : traces de l'enfer
de georges Bensoussan
Larousse, 2015, 127 p. (Essais et documents)
Ce livre réalisé en partenariat avec le Mémorial de la Shoah, retrace à travers une centaine de documents, reproduits pour certains en fac-similés et pour la plupart jamais publiés, et de photographies, les contours de la Shoah en France, du premier Statut des Juifs à la rafle de Vél'd'Hiv, du fonctionnement de Drancy à l'organisation des convois de déportation jusqu'à l'enfer des camps et, pour une minorité de déportés, au difficile retour et au problème de la spoliation. De témoignages bouleversants de rescapés des camps, des textes documentés et une mise en perspective historique de Georges Bensoussan, responsable éditorial du Mémorial de la Shoah, apporte un éclairage essentiel sur la condition des Juifs en France depuis les années 1920, la progression inexorable de l'antisémitisme et la mise en oeuvre implacable de la Solution finale.
Matin brun
de Franck Pavloff
Cheyne
Charlie et son copain vivent une époque trouble, celle de la montée d'un régime politique extrême : l'Etat Brun. Dans la vie, ils vont d'une façon bien ordinaire : entre bière et belote. Ni des héros, ni de purs salauds. Simplement, pour éviter les ennuis, ils détournent les yeux. Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d'entre nous ?
Matin brun
de Franck Pavloff, (Christian Guemy) C 215
Albin Michel, 2014
Charlie et son copain vivent une époque trouble, celle de la montée d'un régime politique extrême : l'Etat Brun. Dans la vie, ils vont d'une façon bien ordinaire : entre bière et belote. Ni des héros, ni de purs salauds. Simplement, pour éviter les ennuis, ils détournent les yeux. Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d'entre nous ?
Max
de Sarah Cohen-Scali
Gallimard, 2015, 477 p. (Pôle fiction)
1936 en Bavière, Max, enfant d'un foyer du programme Lebensborn, est nourri de la doctrine nazie dans le ventre de sa mère afin de devenir un parfait prototype de la race aryenne. Né le jour de l'anniversaire du Fûhrer, il est élevé selon la doctrine nazie jusqu'au jour où il se lie d'amitié avec Lukas, un jeune Juif polonais qui a tous les critères physiques de la race aryenne.
Un nom sur la liste
de Monica Hesse
Nathan, 2020, 395 p.
La guerre est finie pour tout le monde. Sauf pour Zofia. Allemagne, 1945. Zofia, Juive polonaise de 18 ans, a survécu au pire. Réchappée des camps, elle a vu toute sa famille exterminée, à l'exception de son frère Abek, dont elle a été séparée. Difficile de retrouver Abek dans un océan de disparus, avec une mémoire défaillante et sa propre vie à reconstruire. Au fil de son enquête, Zofia traverse la Pologne et l'Allemagne jusqu'à atterrir dans un camp de réfugiés, avec d'autres jeunes rescapés.
Cette famille d'adoption l'aidera-t-elle à regarder vers l'avant, ou à renouer avec son passé ?
Au nom de tous les miens : récit recueilli par Max Gallo
de Martin Gray
Robert Laffont, 1971, 377 p. (Pocket)
De la guerre, le petit Martin connaîtra tout : les privations, les humiliations, la peur durant le temps passé au ghetto de Varsovie, l'horreur absolue des camps nazis à Treblinka, la fureur de vivre quand il s'en échappera caché sous un camion, l'abattement et aussi le suprême courage quand il apprendra qu'il a perdu tous les siens...
Et puisqu'il faut bien vivre, il s'engagera ensuite dans l'armée Rouge, puis partira aux États-Unis...
Paroles de déportés
de Jorge Semprun, Yves Ménager
Ed. de l'Atelier FNDIRP, 2001, 111 p. : ill.
Comment transmettre la mémoire de la déportation ? En réunissant dans un même livre une quarantaine de poèmes de déportés, cet ouvrage propose une porte d'entrée originale pour tenter de comprendre l'expérience en partie indicible des camps nazis.
Paroles de la Shoah : anthologie
de Joseph Joffo, Robert Antelme, Charlotte Delbo, et al.
Flammarion, 2002, 123 p. (Etonnants classiques)
Auschwitz n'est pas un rêve, écrivait en 1964 Léon Poliakov, l'un des tout premiers historiens de la Shoah. Cette courte phrase résume parfaitement le sens du combat à mener afin que ne disparaisse pas le souvenir des millions d'êtres humains exterminés par les nazis entre 1940 et 1945. Comprendre les persécutions, le génocide, l'univers concentrationnaire participe de notre devoir de mémoire.
Témoignages, essais, romans, poésie, les écrits surgis de l'horreur posent tous la même question : le langage humain peut-il restituer l'indicible barbarie de ce que l'histoire nomme désormais un "crime contre l'humanité".
La part du fils
de Jean-Luc Coatalem
Stock, 2019, 262 p.
Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées. "Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : "inconnu". Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les "terroristes", interrogé. Puis ce sera l'engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne.
Rien ne pourra l'en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j'irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l'inventerai. Pour qu'il revive". J. -L. C.
La Passante du Sans-Souci
de Joseph Kessel
Gallimard, 1936, 215 p. (Folio)
Montmartre au petit jour. Chaque matin, l'auteur, attablé au Sans-Souci, voit passer une femme dans la rue. Elsa Wiener, il l'apprendra bientôt, a fui l'Allemagne. Son mari Michel y est resté, enfermé dans un camp. Elle chante dans les boîtes de nuit. Elle vit seule avec un enfant juif, Max, que les nazis ont rendu infirme. On suit avec fascination la lente chute d'Elsa, sa déchéance, au nom d'un amour qui n'existe peut-être pas. Avec le portrait de cette passante des aubes transies de Pigalle, Kessel semble dire adieu au Paris des années folles. Ce livre, publié en 1936, parlait pour la première fois sans doute des camps de concentration hitlériens.
Personne ne m'aurait cru, alors je me suis tu
de Sam Braun, Stéphane Guinoiseau
Magnard, 2010, 159 p. (Classiques & contemporains)
Sam Braun avait 16 ans quand il fut arrêté avec sa famille. Leur crime ? Ils étaient juifs dans la France de Vichy. Ils seront conduits à Drancy puis déportés à Auschwitz. Sam reviendra seul. 60 ans plus tard, Sam Braun évoque dans ce livre ses souvenirs de cette sinistre période.
Le photographe de Mauthausen
de Salva Rubio, Pedro J. Colombo, Aintzane Landa
Le Lombard, 2017, 168 p.
Comme beaucoup de ses camarades déportés dans le camp de Mauthausen, Francisco Boix ne pensait qu'à survivre à ce cauchemar éveillé. Mais lorsqu'il croise le chemin du commandant Ricken, esthète nazi des plus pervers, qui prend plaisir à photographier l'horreur, le jeune homme comprend qu'il tient là un témoignage unique. A condition de parvenir à faire sortir les photos du camp...
L'histoire vraie d'un témoin à charge du procès de Nuremberg, et de son combat pour la vérité et le souvenir.
Le pianiste : L'extraordinaire destin d'un musicien juif dans le ghetto de Varsovie, 1939-1945. Suivi d'extraits du Journal de Wim Hosenfeld.
de Wladyslaw Szpilman
Laffont, 2001, 317 p. (Pocket)
Septembre 1939: Varsovie est écrasée sous les bombes allemandes. Avant d'être réduite au silence, la radio nationale réalise sa dernière émission.
Les accords du "Nocturne en ut dièse mineur" de Chopin s'élèvent. L'interprète s'appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c'est une longue nuit qui commence ...
Quand, gelé et affamé, errant de cachette en cachette, il est à un pouce de la mort, apparaît le plus improbable des sauveteurs : un officier allemand, un Juste nommé Wilm Hosenfeld. Hanté par l'atrocité des crimes de son peuple, il protégera et sauvera le pianiste.
Primo Levi
de Matteo Mastragostino, Alessandro Ranghiasci
Steinkis, 2017, 116 p.
Vous savez, les enfants, quand javais votre âge, jaimais beaucoup les chiffres... Mais je ne pouvais pas imaginer que jallais en porter six sur le bras pendant toute ma vie.
Quelques mois avant sa mort, Primo Levi rencontre les élèves dune école primaire de Turin, celle-là même quil a fréquentée enfant. Comme il la fait sa vie durant, il témoigne auprès deux de ce quil a vécu.
Avec une douce fermeté, il leur parle de lHolocauste, leur raconte comment il a réussi à survivre à lenfer dAuschwitz.
Question après question, les élèves ouvrent les yeux sur cette terrible page de lhistoire du XXe siècle.
Primo Levi : non à l'oubli : Non aux avortements clandestins
de Daniele Aristarco, Stéphanie Vailati
Actes sud, 2019, 84 p. (Ceux qui ont dit non)
Dans les années 1980, au moment où certains nient lextermination des Juifs dans les chambres à gaz, Primo Levi rencontre Vittorio, 11 ans. Le jeune garçon en veut terriblement à son grand-père de refuser de raconter son passé. Primo Levi décide de laider à exhumer le secret ainsi enfoui. Quarante ans après avoir témoigné de son expérience concentrationnaire, il comprend quil nen a pas encore fini avec le récit de la Shoah. Lui qui fut déporté à Auschwitz à 24 ans, et écrivit le témoignage le plus implacable sur lhorreur concentrationnaire sait que la mémoire doit plus que jamais être entretenue. Il sy engage corps et âme.
Quatre petits bouts de pain
de Magda Hollander-Lafon
Livre de Poche, 2014, 139 p
Magda Hollander-Lafon avait 16 ans en 1944, année de sa déportation à Auschwitz-Birkenau. Le reste de sa famille n'en réchappera pas. Arrachées à cette expérience de la mort, ces pages sont nées d'une longue traversée tissée de renaissances. La première eu lieu lorsqu'une mourante donna quatre bouts de pain à l'adolescente en lui disant : « Tu es jeune, tu dois vivre. » D'autres moments de grâce l'aideront à survivre. Plus qu'un témoignage, c'est une méditation sur la vie que nous offre cette femme rescapée des ténèbres. Elle nous invite à la joie, une joie ravie à la désespérance, volée à l'enfer qui a failli l'engloutir. C'est aussi un vibrant appel à devenir créateur de sa vie qu'elle adresse à chacun de nous.
Questions d'enfants sur la Shoah
de Hédi Fried
Flammarion, 2019, 173 p.
Hédi Fried a 19 ans quand elle est déportée avec sa famille à Auschwitz. Ses parents nen reviendront pas ; seules elle et sa sur survivent. Cette terrible histoire, elle na eu de cesse de la partager depuis lors en allant dans les écoles, à la rencontre des élèves. Dans ce livre, elle répond avec sincérité et sensibilité aux questions denfants et dadolescents. Derrière leur apparente naïveté, celles-ci savèrent souvent plus directes et surprenantes quelle ne laurait imaginé : Pourquoi Hitler détestait-il les juifs ? Pourquoi navez-vous pas résisté aux nazis ? Y avait-il de gentils SS ? Est-ce que vous rêviez la nuit ? Aviez-vous tout le temps faim ?
Ce livre, profondément humain et pédagogique, exhorte les jeunes générations à ne jamais oublier et à ne jamais réemprunter les chemins qui mènent à la barbarie.
Résistante
de Jacqueline Fleury-Marié, Jérôme Cordelier
Calmann-Lévy, 2020, 173 p.
À 17 ans, Jacqueline Fleury-Marié s' engage contre l' occupant nazi dans les réseaux Défense de la France puis Mithridate, comme ses parents et son frère. Distribution de journaux et de tracts, transport de messages, recherche de caches, elle effectue de nombreuses missions de liaison et de renseignement - jusqu' à recopier une partie des plans du mur de l'Atlantique. Elle est arrêtée et emprisonnée à Fresnes, torturée par la Gestapo, parquée dans un train de déportation, connaît l'horreur de Ravensbrück, puis l'enfer des marches de la mort... Dont elle revient, brisée, mais vivante.
Sur les 1 038 résistants élevés Compagnons de la Libération par le général de Gaulle, seulement six sont des femmes - un chiffre qui est loin de représenter leur réelle part à cette lutte clandestine. À 95 ans, Jacqueline Fleury-Marié livre un témoignage exceptionnel et rend hommage à toutes ses compagnes, héroïnes souvent inconnues, qui se sont sacrifées pour leur patrie, la liberté et dont les visages continuent de la hanter.
Pour que l'Histoire ne les efface pas. Et que les valeurs qui ont porté leur combat éclairent notre époque.
Retour à Birkenau
de Ginette Kolinka
Grasset, 2019, 97 p.
"Moi-même je le raconte, je le vois, et je me dis c'est pas possible d'avoir survécu..."
Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 à Avignon avec son père, son petit-frère de douze ans et son neveu, Ginette Kolinka est déportée à Auschwitz-Birkenau : elle sera seule à en revenir, après avoir été transférée à Bergen-Belsen, Raguhn et Theresienstadt. Dans ce convoi du printemps 1944 se trouvaient deux jeunes filles dont elle devint amie, plus tard : Simone Veil et Marceline Rosenberg, pas encore Loridan Ivens.
Aujourdhui, à son tour, Ginette Kolinka raconte ce quelle a vu et connu dans les camps dextermination. Ce à quoi elle a survécu. Les coups, la faim, le froid. La haine. Les mots. Le corps et la nudité. Les toilettes de ciment et de terre battue. La cruauté. Parfois, la fraternité. La robe que lui offrit Simone et qui la sauva. Que tous, nous sachions, non pas tout de ce qui fut à Birkenau, mais assez pour ne jamais oublier ; pour ne pas cesser dy croire, même si Ginette Kolinka, à presque 94 ans, raconte en fermant les yeux et se demande encore et encore comment elle a pu survivre à "ça"...
La sage-femme d'Auschwitz
de Anna Stuart
J'ai lu, 2022, 474 p.
Lorsquelle arrive à Auschwitz, sous un ciel bas et gris, Ana est persuadée quelle ne survivra pas à lenfer du camp. Mais elle possède une compétence que les nazis recherchent : elle est sage-femme. Son travail sera de donner naissance aux enfants des autres prisonnières. Une mission terrible car, dès quils ont poussé leur premier cri, les nouveau-nés sont emmenés et donnés à des familles allemandes. Malgré la détresse de ces femmes à qui on vole leurs bébés, Ana essaie dapporter un peu de réconfort autour delle. Et puis un jour, elle réalise quelle peut faire plus. Secrètement, elle tatoue les petits avec les numéros de déportées de leurs mères.
Cest une lueur despoir dans ce monde dune infinie noirceur : et si, après lhorreur de la guerre, grâce à ce petit geste, ces enfants et leurs mères pouvaient se retrouver ?
D'après l'histoire de Stanisława Leszczyńska.
Un secret
de Philippe Grimbert
Grasset, 2004, 184 p. (Livre de poche)
Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence.
Shoah
de Claude Lanzmann
Gallimard, 2001, 284 p. (Folio)
Laction commence de nos jours à Chelmno-sur-Ner, Pologne. À 80 kilomètres au nord-ouest de Lodz, au cur dune région autrefois à fort peuplement juif, Chelmno fut en Pologne le site de la première extermination de Juifs par le gaz. Elle débuta le 7 décembre 1941.
400 000 Juifs furent assassinés à Chelmno en deux périodes distinctes : décembre 1941 - printemps 1943 ; juin 1944 - janvier 1945. Le mode dadministration de mort demeura jusquà la fin identique : les camions à gaz.
«Nous avons lu, après la guerre, des quantités de témoignages sur les ghettos, sur les camps dextermination ; nous étions bouleversés. Mais en voyant aujourdhui lextraordinaire film de Claude Lanzmann, nous nous apercevons que nous navons rien su. Malgré toutes nos connaissances, laffreuse expérience restait à distance de nous. Pour la première fois, nous la vivons dans notre tête, dans notre cur, notre chair. Elle devient la nôtre.»
Simone de Beauvoir.
Ce livre reprend le texte intégral du film Shoah de Claude Lanzmann.
La Shoah : des origines aux récits des survivants
de Philip Steele
Gallimard Jeunesse, 2018, 95 p.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en Europe, 6 millions de juifs - hommes, femmes et enfants - furent assassinés par le régime nazi.Cet album documentaire explique les origines du peuple juif et raconte l'histoire de la Shoah, de la montée du nazisme à la « Solution finale » jusqu'à la découverte des camps de concentration et d'extermination, et ses conséquences dans le monde d'après-guerre. Illustré de cartes et d'images d'archives.
Shoah : regards sur notre histoire
de Angela Gluck Wood, Steven Spielberg
Milan, 2008, 191 p. : ill.
De 1933 à 1945, plus de dix millions d'hommes, de femmes et d'enfants, dont quelque six millions de juifs, ont été assassinés par l'Allemagne nazie et tous ceux qui ont collaboré avec elle. L'horreur et l'ampleur de ce crime le rendent, aujourd'hui encore, difficile à imaginer et à raconter. C'est pourquoi ce livre-DVD donne surtout la parole à ceux qui ont vécu la Shoah. Il tente d'expliquer le génocide des juifs à travers son contexte historique et son déroulement froidement orchestré. Un ouvrage qui rend compte du courage de ceux qui ont traversé cette époque et de la nécessité de transmettre aux générations à venir cette histoire qui est la nôtre.
Si c'est un homme
de Primo Levi
Pocket, 1999, 225 p
« On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité. » Angelo Rinaldi «
Sobibor
de Jean Molla
Gallimard, 2003, 199 p (Folio)
« Je l'ai fait pour qu'on m'arrête », répond Emma après avoir volé des biscuits dans un supermarché. Que se cache-t-il derrière ses mots, sa maigreur extrême, sa beauté douloureuse ? Quelle est l'origine de son anorexie : l'indifférence de ses parents, le silence, les mensonges savamment entretenus ? Emma veut savoir. Emma veut comprendre son mal-être, débusquer ce secret enfoui au fond d'elle-même. La découverte d'un vieux cahier, à la mort de sa grand-mère, fera bientôt surgir du passé d'épouvantables secrets sur le rôle de ses grands-parents au camp d'extermination de Sobibor
Les soeurs d'Auschwitz
de Heather Morris
J'ai lu, 2021, 541 p.
Cibi, Magda et Livia ont promis à leur père quelles ne se quitteraient jamais.
Alors quand Livia est déportée à Auschwitz à 15 ans, sa sur Cibi, 19 ans, décide de la suivre. De son côté, Magda, 17 ans, dabord restée cachée en Slovaquie, finit par être déportée elle aussi. Réunies dans lhorreur du camp, les trois surs se font une nouvelle promesse, celle de survivre, ensemble.
DAuschwitz à la Slovaquie communiste, puis à la terre promise dIsraël, leur lien indéfectible sera pour elles source de courage et de résilience. Un roman bouleversant sur la force de lamour sororal.
tiré de l'histoire des trois surs Meller
Le tatoueur d'Auschwitz
de Heather Morris
Belfond, 2020, 314 p. (j'ai lu)
L'histoire vraie d'un homme et d'une femme qui ont trouvé l'amour au coeur de l'enfer.
Sous un ciel de plomb, des prisonniers défilent à l'entrée du camp d'Auschwitz. Bientôt, ils ne seront plus que des numéros tatoués sur le bras. C'est Lale, un déporté, qui est chargé de cette sinistre tâche. Il travaille le regard rivé au sol pour éviter de voir la douleur dans les yeux de ceux qu'il marque à jamais.
Un jour, pourtant, il lève les yeux sur Gita, et la jeune femme devient sa lumière dans ce monde d'une noirceur infinie. Ils savent d'emblée qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Dans cette prison où l'on se bat pour un morceau de pain et pour sauver sa vie, il n'y a pas de place pour l'amour.
Ils doivent se contenter de minuscules moments de joie, qui leur font oublier le cauchemar du quotidien. Mais Lale fait une promesse à Gita: un jour, ils seront libres et heureux de vivre ensemble.
La terre invisible
de Hubert Mingarelli
Chastel Buchet, 2019, 182 p.
1945. Dans lAllemagne occupée, un photographe de guerre ne parvient pas à sen aller et à rentrer chez lui en Angleterre. Il est hanté par la libération dun camp de concentration à laquelle il a assisté.Il décide de partir au hasard des routes. Il photographiera les gens de ce pays devant leur maison dans lespoir de comprendre qui ils sont pour avoir pu laisser faire ce quil a vu.Un jeune soldat anglais, qui vient juste darriver et qui na rien vécu de la guerre, lescortera et conduira la voiture réquisitionnée à travers lAllemagne sans deviner les motivations qui poussent le photographe. Mais lui aussi porte un secret plus intime qui le hante et dont il ne parle pas. La Terre invisible raconte leur voyage.
Et tu n'es pas revenu : suivi d'un dossier inédit d'Annette Wieviorka
de Marceline Loridan-Ivens, Judith Perrignon
Grasset, 2015 et 2016, 122 p. (Livre de poche)
Le 29 février 1944, Marceline Loridan-Ivens a quinze ans lorsquelle est arrêtée avec son père lors dune rafle. Déportée à Birkenau, elle subit lhorreur des camps et parvient à survivre. Son père, lui, ne reviendra jamais dAuschwitz. Soixante-dix ans plus tard, elle lui adresse une lettre, rédigée avec la journaliste et écrivain Judith Perrignon, où elle raconte sa captivité, son retour, sa vie daprès.
Les valises
de Sève Lauren-Fajal
Gallimard, 2017, 320 p
Ce dimanche de 1982 dans le car qui emmène sa classe, Sarah n'est pas de bonne humeur. Sa meilleure amie, Josy, ne lui parle plus. Ce frimeur de Jérôme avec sa cour l'exaspère. Et ce voyage scolaire pour aller voir les barbelés d'Auschwitz est interminable. Mais sur place, devant un amoncellement de valises exposées dans une vitrine, elle est bouleversée. Un nom écrit à la craie sur l'une d'elles la saisit jusqu'au malaise : Levin. De retour chez elle, Sarah est déterminée à obtenir les réponses aux questions qu'elle se pose depuis toujours : qui est son père ? Pourquoi ne l'a-t-elle jamais vu ? Pourquoi sa mère est-elle incapable d'en parler ?
Des voix sous la cendre : Manuscrits des sonderkommandos d'Auschwitz-Birkenau
de Collectif
Mémorial de la Shoah, 2005, 598 p.
Entre 1942 et novembre 1944, l'Allemagne nazie assassine dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau plus d'un million de personnes, des juifs européens dans leur immense majorité. Un Sonderkommando (unité spéciale), constitué de détenu juifs qui se relaient jour et nuit, est contraint d'extraire les cadavres des chambres à gaz, de les brûler dans les crématoires et de disperser les cendres.
Quelques hommes ont transcrit ces ténèbres et ont enfoui leurs manuscrits dans le sol de Birkenau. Cinq de ces textes ont été retrouvés après la guerre. Aucun de leurs auteurs n'a survécu, les équipes étant liquidées et remplacées à intervalles réguliers. Ce sont trois de ces manuscrits, dans une nouvelle traduction du yiddish pour partie inédite en français, qui sont présentés ici.
S'y ajoutent les dépositions, lors du procès de Cracovie en 1946, de trois rescapés des Sonderkommandos - témoignages qui confirment, entre autres, l'intensité du massacre des juifs de Hongrie au printemps 1944 - les documents d'histoire, les photos de déportations, les archives allemandes.
Le voyage de Cilka
de Heather Morris
J'ai lu, 2019, 444 p.
Cilka Klein na que 16 ans lorsquelle est déportée. Très vite remarquée pour sa beauté par le commandant du camp de Birkenau, elle est mise à lécart des autres prisonnières.
Mais à la libération du camp par les Russes, elle est condamnée pour collaboration et envoyée en Sibérie. Un deuxième enfer commence alors pour elle. Au goulag, où elle doit purger une peine de quinze ans, elle se lie damitié avec une femme médecin et apprend à soccuper des malades à lhôpital.
Cest ainsi quelle rencontre Alexandr, et quelle découvre que lamour peut naître même dans les situations les plus dramatiques.
Comme pour Le tatoueur dAuschwitz, Heather Morris a recueilli de nombreux témoignages quelle met en scène dans ce livre.
Une histoire particulière. Alfred Nakache : nageur en eaux vives 2/2 : Le survivant dAuschwitz
France Culture, 28 janvier 2024, 29 minutes
Alfred Nakache : nageur en eaux vives 2/2 : Le survivant dAuschwitzFichier son mp3